Synthèse des propositions d'actions

Pour structurer une offre professionnelle capable de répondre aux objectifs de transition écologique des bâtiments, la demande de performance énergétique et environnementale doit être affirmée autant pour la construction que la rénovation, en résidentiel et tertiaire. C’est pourquoi les différents maîtres d’ouvrage sont concernés, autant pour le parc privé que le parc social qui représente 5 millions de logements, et est donc, à lui seul, un vrai levier de transformation du marché de la performance. Les particuliers, accompagnés techniquement et financièrement, permettront un changement d’échelle de la rénovation performante. Concernant le parc tertiaire, au-delà de l’accompagnement à apporter aux entreprises pour le tertiaire privé, il existe aussi un réel enjeu pour le parc public de mutualisation des moyens financiers et humains entre collectivités pour développer l’ingénierie à l’échelle territoriale.

1.  Soutenir la demande de rénovation performante du parc résidentiel privé via un accompagnement fort des propriétaires.

2.  Déployer des accompagnements adaptés aux besoins des acteurs (collectivités, entreprises, bailleurs sociaux).

3.  Faciliter le développement des filières visant plus de performance environnementale dans le neuf et la rénovation.

1. Aider à la création de Sociétés de Tiers Financement (STF) par les collectivités locales, en diffusant le guide de l’Association SERAFIN.
2. Encourager la coopération entre bailleurs sociaux et la demande de performance à travers des appels à projets à l’échelle de territoires.
3. Rénovation des locaux tertiaires privés :  informer les entreprises et communiquer sur les enjeux, obligations, dispositifs d’aide et d’accompagnement.
4. Partager l’intérêt de la mutualisation de moyens entre communes ou au sein d’un EPCI pour la  rénovation des bâtiments tertiaires des petites collectivités locales et les dispositifs permettant  de mettre en œuvre cette mutualisation.
5. Faciliter le recours aux produits et matériaux biosourcés et bas-carbone pour la construction neuve et la rénovation : clauses dans les marchés publics et formation.
6. Faciliter le recours au réemploi de produits et matériaux (construction neuve et rénovation) : ingénierie territoriale et formation des professionnels.

Alors que le secteur rencontre déjà des difficultés d’effectifs (départs massifs en retraite, tensions de recrutement, manque de fidélisation des salariés), il va devoir doubler le nombre d’ETP travaillant dans la rénovation performante pour répondre à la demande. Plusieurs leviers d’actions sont identifiés :

• Attirer des nouveaux talents : cette main d’œuvre supplémentaire ne proviendra pas uniquement des jeunes diplômés et des apprentis. D’autres viviers existent : les demandeurs d’emploi, les actifs en reconversion, la mobilité entre les secteurs de la construction et de la rénovation, et l’intégration des femmes dans le secteur, qui représentent certainement le vivier de recrutement le plus important, mais peut-être le plus difficile à mobiliser...

• Activer des initiatives de fidélisation des actifs du secteur pour éviter une fuite des talents vers d’autres secteurs.

• Faire évoluer les imaginaires et valoriser les atouts de ce secteur.

1. Attirer de nouveaux talents dans le secteur. 
2. Impliquer les intermédiaires de l’orientation scolaire et professionnelle. 
3. Maintenir les actifs et professionnels en poste dans le secteur. 

1. Lancer une campagne de communication, déclinée en fonction des publics cibles, pour faire évoluer l’image des métiers du bâtiment.
2. Susciter des vocations par le geste chez les jeunes.
3. Coordonner et développer l’insertion professionnelle des personnes éloignées de l’emploi dans les métiers du bâtiment dans les territoires.
4. Féminiser les chantiers.
5. Renforcer le rôle des prescripteurs qui orientent les demandeurs d’emploi dans le secteur du bâtiment.
6. Objectiver les avantages de l’accompagnement de carrière à long terme par une étude socio-économique d’ampleur.

Pour garantir la performance, les professionnels doivent maîtriser les compétences liées à la co-activité sur les chantiers, mais leur disponibilité limitée et parfois un manque d’intérêt pour les formations théoriques limitent la montée en compétences des salariés. Ceux-ci se concentrent sur des formations obligatoires, ou nécessaires pour accéder à un marché. Or, la réorientation des entreprises vers la rénovation performante, devenue sociétalement et environnementalement nécessaire, se traduit par un besoin de modification et d’amélioration des compétences professionnelles et des entreprises. Les compétences associées à la performance peuvent être transmises via une pédagogie appropriée et une diversification des supports pour faciliter la formation d’acteurs connexes. 

1. Inciter au développement des compétences nécessaires à la performance.
2. Poursuivre le déploiement d’une offre pédagogique variée.  
3. Permettre la montée en compétence générale de tous les acteurs de l’immobilier.

1. Développer et massifier des formations par le geste permettant d’acquérir les compétences spécifiques nécessaires pour réaliser des travaux performants (niveaux A et B du DPE).
2. Inciter les entreprises à monter en compétences pour des rénovations performantes via des clauses formation ou des réseaux de professionnels.
3. Faire monter en compétences les métiers de l’immobilier sur la Transition Écologique : banques, agents immobiliers, notaires, courtiers, syndics…
4. Promouvoir les MOOC liés à la rénovation et à la construction performantes.
5. Aider à la transition des acteurs spécialisés sur la construction vers la rénovation : partager des retours d’expériences d’entreprises dans le cadre d’un Réno Tour et préparer la reconversion des professionnels.